Un échange entre les Volontaires ONU et les jeunes d'Ambam au sud du Cameroun.
Un échange entre les Volontaires ONU et les jeunes d'Ambam au sud du Cameroun.

Les Volontaires ONU au service de l'UNESCO forment les jeunes au métier de "tisserand de la paix".

Du fait des crises et des conflits récurrents, l’Afrique centrale est, depuis les années 1990, en proie à une vulnérabilité et une fragilité sécuritaires manifestes, notamment dans les régions frontalières entre le Gabon, le Cameroun et le Tchad. L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a initié le projet intitulé Les jeunes, Tisserands de la Paix (Young people, Weavers of Peace) qui consiste à créer un réseau de 1.800 jeunes ambassadeurs de la paix, dotés d’un mécanisme d’alerte  au conflit dans ces trois pays.

Le projet est mis en œuvre en partenariat avec l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le programme des Volontaires des Nations Unies. 11 Volontaires ONU participent activement à son exécution dans les trois pays.

Huit Volontaires ONU nationaux gèrent la formation, dont cinq au Cameroun et trois au Tchad. Au Gabon, trois volontaires nationaux s'occupent de la communication, des technologies de l'information et du suivi et de l'évaluation.

Je suis très fière de nos jeunes collègues VNU pour l'enthousiasme et le professionnalisme dont ils font preuve dans l'exercice de leurs fonctions. Nous sommes des mentors pour construire la paix dans l'esprit des femmes et des hommes ; ils saisissent rapidement les enjeux et ont déjà codirigé certaines initiatives. Mme Yvonne Matuturu, Spécialiste du Programme Chef de Secteur, Coordinatrice du Programme Sciences Humaines et Sociales en Afrique centrale et responsable du projet

UN Volunteers, Patrick Awona, Abossolo Elsa, and Winesgwa Adèle serving UNESCO in Marouaeers serving UNESCO Maroua

Les Volontaires ONU Patrick Awona, Abossolo Elsa and Winesgwa Adèle, travaillant à Maroua au Cameroun. ©Programme VNU, 2021

Au Cameroun, le projet est opérationnel dans les régions du Sud ; du Nord et de l'Extrême-Nord. Les volontaires ONU ont déjà effectué des missions exploratoires, en collaboration avec le Ministère de la jeunesse et de l’éducation civique (MINJEC) pour présenter le projet aux autorités locales et aux populations bénéficiaires. 

« Nous avons mobilisé les associations de jeunesse dans les localités et établi ainsi une cartographie de plus de 198 organisations de jeunesse existantes. Nous avons également identifié sept radios communautaires fonctionnelles avec lesquelles nous pourrons collaborer dans des campagnes de sensibilisation. Patrick Awona, Volontaire ONU chargé de formation à Maroua. 

En outre, le projet intervient sur la résilience des communautés par l’autonomisation socio-économique des populations vulnérables, telles que les jeunes et les femmes. Ainsi les volontaires accompagneront également 160 jeunes porteurs de projets d’entreprises sociales qui bénéficieront au préalable une formation en la matière. 

"Dans le cadre de ce projet, nous formerons les jeunes à l'entrepreneuriat social pour les aider à développer des activités génératrices de revenus et avoir une vie décente. Il n'y a pas de paix sans autonomisation économique. C'est une initiative louable qui mérite d'être promue. Je suis prête à donner le meilleur de moi-même pour que le drapeau de l'UNESCO et du programme VNU atteignent de nouveaux sommets. Marie Noel Verwiyi, volontaire ONU chargée de formation, basée à Yaoundé.

Les Volontaires ONU ont mené les mêmes activités au Gabon et au Tchad. Ils ont créé un environnement propice au travail d'équipe, à la coordination et au partage de leçons et bonnes pratiques de chaque pays, à travers un groupe WhatsApp.

La première phase du projet a permis aux volontaires d’enregistrer 807 potentiels « tisserands de la paix ». Ils finaliseront le processus de sélection des 900 jeunes camerounais, pour ensuite les former à être acteurs du rétablissement et de la cohésion sociale et renforcer la capacité des mécanismes de prévention communautaires existants.

Notre proximité en termes d’âge, avec les principaux bénéficiaires facilite la communication, notamment sur l'impact de l'engagement des jeunes. Nous faisons en sorte de respecter la diversité ethnique dans notre sélection, pour ne laisser personne de côté. »  Yves Thierry ZAMGBALA, volontaire ONU chargé de formation, basé à Yaoundé.