Kyoko Yokosuka (à droite), coordinatrice exécutive adjointe du programme VNU, en interaction avec lʼéquipe de la section de contrôle des mouvements de la MINUSS, qui soutient la planification et la gestion des mouvements, du fret et des marchandises.
Kyoko Yokosuka (à droite), coordinatrice exécutive adjointe du programme VNU, en interaction avec lʼéquipe de la section de contrôle des mouvements de la MINUSS, qui soutient la planification et la gestion des mouvements, du fret et des marchandises.

Au Soudan du Sud, les Volontaires ONU reconstruisent lʼespoir et la résilience

Depuis sa naissance, le Soudan du Sud est confronté à des défis humanitaires et de développement sans précédent. Au fil des ans, les Nations Unies ont travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement pour renforcer les institutions nationales, autonomiser les communautés, maintenir la paix, soutenir les efforts humanitaires et améliorer la sécurité alimentaire.  Pour soutenir ces efforts dans le pays, le programme des Volontaires ONU (VNU) a déployé des Volontaires ONU nationaux et internationaux dotés dʼun large éventail de compétences professionnelles. Actuellement, le Soudan du Sud accueille le deuxième plus grand déploiement de Volontaires ONU au monde, après la Colombie, avec 598 Volontaires ONU. Ces volontaires servent les entités de lʼONU dans les domaines de la santé, de lʼingénierie, de lʼaviation, du transport et de la logistique, des affaires juridiques, de la protection des réfugiés, de la protection de lʼenfance, des droits de lʼhomme, des questions d’égalité entre les sexes, de la communication et de lʼinformation publique, entre autres.

 

Du 19 au 22 septembre, Mme Kyoko Yokosuka, coordonnatrice exécutive adjointe du programme VNU, sʼest rendue au Soudan du Sud pour rencontrer les partenaires et les Volontaires ONU en poste dans le pays. Accompagnée de Mme Lucy Ndungu, directrice régionale du Bureau régional du programme VNU pour lʼAfrique de lʼEst et lʼAfrique australe, Mme Yokosuka a rencontré des représentants de plusieurs entités au Soudan du Sud, notamment la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUS), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lʼAgence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Fonds des Nations Unies pour lʼenfance (UNICEF), ONU Femmes, lʼOrganisation mondiale de la santé (OMS) et lʼOrganisation des Nations Unies pour lʼalimentation et lʼagriculture (FAO).

Les partenaires des Nations Unies ont exprimé leur gratitude pour les contributions des Volontaires ONU dans leurs opérations et ont partagé leurs idées sur les options pour renforcer la collaboration avec le programme VNU. Ainsi que lʼa exprimé M. Paul Egunsola, chef de cabinet de la MINUSS : « Cʼest une très bonne expérience de travailler avec les Volontaires ONU. Je suis impressionné par leur engagement. La MINUSS apprécie les Volontaires ONU et il y a énormément de bonnes choses à dire sur leur compte ».

Mme Yokosuka a également tenu une réunion consultative avec lʼéquipe de pays des Nations Unies dans le pays pour discuter du cadre stratégique du programme VNU 2022-2025, des options pour renforcer la collaboration existante et des moyens dʼaccélérer les résultats de la paix et du développement au Soudan du Sud grâce au volontariat.

Kyoko Yokosuka (left), Deputy Executive Coordinator, handing over UNV's 50th anniversary photo book to Mr Guang Cong, Deputy Special Representative for South Sudan and Deputy Head of UNMISS.
Kyoko Yokosuka (à gauche), coordinatrice exécutive adjointe, remettant le livre de photos du 50ème anniversaire du programme VNU à M. Guang Cong, représentant spécial adjoint pour le Soudan du Sud et chef adjoint de la MINUSS. ©UNV, 2022

Mme Yokosuka a également rencontré des Volontaires ONU en poste au Soudan du Sud pour échanger des expériences et des enseignements tirés. « Nous vous remercions pour votre contribution exceptionnelle au soutien de la paix et du développement au Soudan du Sud, en particulier pour votre engagement et votre participation pendant la pandémie de COVID-19. Vous êtes les héros du quotidien qui font la différence sur le terrain. Le programme VNU sera toujours attentif aux préoccupations des Volontaires ONU au Soudan du Sud et sʼefforcera dʼy répondre », a-t-elle déclaré au cours de la réunion.

Le dernier jour de sa mission, Mme Yokosuka a rejoint le programme Spotlight de Radio Miraya, Soudan du Sud pour une interview. Elle a partagé le contexte et lʼexpérience de la mission, a réfléchi à son travail en tant que coordinatrice exécutive adjointe du programme VNU, ainsi quʼà son parcours au sein de lʼONU au fil des ans. Vous trouverez ci-dessous un extrait de lʼinterview radio.

Q. Donnez-nous un aperçu du programme des Volontaires ONU (VNU). Quelle en est la méthodologie sous-jacente ?

Mme Yokosuka : Le programme des Volontaires ONU a été créé en 1970 et est devenu opérationnel en 1971. Notre vision est de créer un monde où le volontariat est reconnu et apprécié comme une contribution importante à la paix et au développement dans le monde. Lʼune des façons dont le programme VNU réalise cette vision consiste à déployer des citoyens du monde qualifiés et hautement motivés dans différentes parties du monde pour travailler dans tous les domaines couverts par les Nations Unies.

Q. Depuis combien de temps travaillez-vous pour le programme des Volontaires ONU en tant que coordinatrice exécutive adjointe ?

Mme Yokosuka : Je travaille auprès des Nations Unies depuis très longtemps, principalement avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), mais jʼai rejoint le programme VNU en 2019.

Q. Depuis 2019, en quoi le travail et lʼagenda du programme VNU à travers le monde ont-ils changé ?

Mme Yokosuka : En 1971, le programme VNU a commencé par déployer un petit nombre de Volontaires ONU internationaux travaillant principalement dans des domaines techniques, tels que les services de vulgarisation agricole, les ingénieurs, etc. Depuis lors, le travail du programme VNU a évolué pour sʼengager dans tous les domaines couverts par les Nations Unies, y compris, et cʼest très important, dans les missions de maintien de la paix, comme la MINUSS, qui accueille lʼun des plus importants contingents de Volontaires ONU au monde. En 2021, le programme VNU a célébré son 50ème anniversaire et le déploiement de plus de 10 000 Volontaires ONU dans le monde en lʼespace dʼun an, travaillant dans 160 pays avec 56 agences des Nations Unies. Au fil des ans, nous avons également développé un large éventail de catégories de volontaires et un groupe diversifié de citoyens du monde qui peuvent contribuer au travail des Nations Unies, âgés de 18 à 80 ans. Il sʼagit notamment des personnes handicapées et des Volontaires Réfugiés de l’ONU.

Q. Quʼest-ce qui vous a poussée à rejoindre le programme des Volontaires ONU (VNU) en tant que coordinatrice exécutive adjointe ?

Mme Yokosuka : Depuis de nombreuses années que je travaille au PNUD, le programme VNU (qui est administré par le PNUD) m’a toujours intéressée. Le seul facteur qui mʼa vraiment attiré est le côté désintéressé de la mission du programme, qui consiste à inciter les citoyens du monde à rejoindre les Nations Unies, afin de participer au programme mondial en faveur de la paix et du développement.

Q. Quʼest-ce qui, selon vous, différencie le programme VNU au Soudan du Sud des autres pays ?

Mme Yokosuka : Le Soudan du Sud est actuellement le deuxième pays dʼaccueil des Volontaires ONU dans le monde, après la Colombie. Ce qui est unique dans les opérations au Soudan du Sud, cʼest que la MINUSS accueille un grand nombre de Volontaires ONU parmi toutes les missions de maintien de la paix de lʼONU. Cʼest lʼune des raisons pour lesquelles je me suis rendue au Soudan du Sud : il est important que nous rencontrions les partenaires clés ainsi que les Volontaires ONU en personne pour connaître directement leurs préoccupations, leurs réalisations et leurs attentes dans le cadre de leurs missions. Le programme VNU sʼefforcera de veiller à ce que leurs besoins soient satisfaits, même sʼils travaillent dans des lieux dʼaffectation difficiles, et à ce quʼils aient la possibilité de passer aux étapes suivantes de leur carrière.

Les initiatives couronnées de succès qui émergent du Soudan du Sud sont inspirantes, notamment celles des volontaires qui travaillent en dehors de Juba. Le véritable succès pour moi est quʼils font vraiment la différence sur le terrain. --Kyoko Yokosuka, coordinatrice exécutive adjointe du programme VNU

Ms Kyoko Yokosuka, UNV Deputy Executive Coordinator, during her interview with Radio Miraya in South Sudan.
Mme Kyoko Yokosuka, coordinatrice exécutive adjointe du programme VNU, lors de son interview avec Radio Miraya au Soudan du Sud. ©UNV, 2022

Q. Quelles sont les observations et les conclusions que vous avez tirées de votre visite au Soudan du Sud ?

Mme Yokosuka : Au Soudan du Sud, je vois de nombreux défis, mais aussi énormément dʼopportunités. Chaque fois que je me rends sur le terrain, jʼessaie dʼapprendre de la situation et du contexte du pays qui peuvent nous aider à élaborer de futurs programmes. Cependant, cela sʼaccompagne dʼun sentiment dʼexcitation et de beaucoup de curiosité.

Q. Quel souvenir gardez-vous de votre première expérience de travail avec le programme VNU ?

Mme Yokosuka : Je suis basée au siège du programme VNU à Bonn, en Allemagne, mais jʼai la responsabilité de contrôler le travail des bureaux régionaux et des unités de terrain. Ce que jʼapprécie le plus, cʼest de pouvoir interagir directement avec les partenaires et les collègues sur le terrain. Ma visite au Soudan du Sud fait partie de ces missions.

Lors de la réunion publique avec les Volontaires ONU du Soudan du Sud, jʼai pu recevoir directement leurs préoccupations, ce quʼils apprécient dans leurs missions, ce qui les passionne et tout cela mʼinspire vraiment – de voir quʼils sont si engagés dans le travail sur le terrain. À chaque fois que je me rends sur le terrain, jʼai la sensation que mes batteries ont été rechargées quand je rentre. --Kyoko Yokosuka 

Q. Lorsque vous regarderez en arrière dans 50 ans, serez-vous satisfaite de ce que vous avez accompli jusquʼà présent ?

Mme Yokosuka : Oui, jʼai toujours souhaité travailler pour lʼONU, même depuis lʼépoque où jʼétais au lycée en Amérique. Cʼest ainsi que jʼai découvert les problèmes de lʼAfrique qui mʼont motivée à postuler pour mon tout premier stage au PNUD au début de ma carrière. C’est ce qui m’a toujours motivée jusquʼà ce jour, et je crois avoir beaucoup de chance.

Q. Quelles sont les personnes qui ont eu le plus dʼinfluence dans votre vie ?

Mme Yokosuka : Je suis influencée par tant de personnes qui ont travaillé aux Nations Unies, mes supérieurs directs, les dirigeants des organisations et les chefs des programmes avec lesquels jʼai eu le privilège de travailler. Je pense que cʼest ce qui rend mon travail à lʼONU encore plus spécial – avoir lʼopportunité dʼinteragir avec des personnes aussi incroyables.

Q. En tant que coordonnatrice exécutive adjointe du programme VNU, quelles sont les trois missions les plus mémorables que vous ayez eues jusquʼà présent ?

Mme Yokosuka : Le Soudan du Sud est lʼune des missions les plus mémorables que jʼai eues jusquʼà présent, dans la mesure où cʼest la première fois que je viens ici et que le pays accueille un grand nombre de Volontaires ONU, surtout dans un contexte de maintien de la paix. La deuxième a eu lieu lorsque je me suis rendu en Ouzbékistan après 11 ans, où jʼai passé quatre ans à différents postes. La dernière, cʼest lorsque je suis allée en Jordanie, ce qui était également très spécial, puisqu’il s’agissait de ma première visite dans la région du Moyen-Orient.

Mon rôle me donne lʼoccasion de visiter différentes parties du monde et dʼapprendre à connaître les vrais défis mondiaux. Pour moi, c’est vraiment une grande expérience dʼapprentissage. --Kyoko Yokosuka 

Q. Enfin, quel est le livre que vous emporteriez partout avec vous ?

Mme Yokosuka : Il y en a beaucoup, mais parmi mes préférés, jʼaimerais revenir en arrière et lire le livre « La force des discrets – Le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard » de Susan Cain. Dans ce livre, elle clarifie le mythe qui entoure les personnes à la personnalité introvertie : elles sont silencieuses mais apportent une grande contribution. Je me considère comme une introvertie, ce livre mʼa donc donné une énergie positive et je veux m’y replonger et réfléchir.