Une femme dans un jardin de raisins
UN Volunteer Anita Shabani during her first field visit to the Blinaja National Park, in Kosovo, as per UN SC 1244 (1999).

« Malgré mon handicap, mon sexe ou mes origines, je sais que je suis un atout pour aider le monde »

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’attache à améliorer les connaissances sur la numérisation, les questions liées au genre et la foresterie au Kosovo* (conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies). L’objectif est de proposer des stratégies spécifiques tenant compte de la dimension de genre en vue de la transformation des systèmes agroalimentaires et de l’autonomisation des femmes. Anita Shabani est une Volontaire des Nations Unies passionnée qui travaille pour la FAO à Pristina. Nous avons interrogé Anita sur sa vision des améliorations.

Q. Anita, pouvez-vous nous parler du programme auquel vous participez ?

A. Les programmes dans lesquels je suis impliquée sont le Cadre de programmation FAO-Kosovo et le programme sur la foresterie intitulé « Soutien au renforcement de la gestion durable et polyvalente des forêts pour améliorer les moyens de subsistance des populations rurales et faire face aux changements climatiques au Kosovo ». Tous deux renforceront les capacités du Kosovo en matière d’utilisation durable des ressources naturelles et contribueront aux objectifs de développement durable (ODD), comme la vie terrestre.

Q. Comment le programme évolue-t-il dans une perspective à long terme ?

A. Le programme consacrée à la sylviculture s’efforce de créer des conditions favorables pour accroître la contribution du secteur forestier à l’économie nationale. Sa stratégie consiste à permettre au Kosovo d’améliorer la légalité des forêts, la gouvernance responsable et d’accroître les possibilités d’autonomisation et de création de revenus pour les populations rurales. Cela permettra d’accroître la productivité et d’élargir la participation à la sylviculture, générant ainsi de multiples avantages pour les femmes et les hommes vulnérables disposant de faibles revenus dans les zones rurales.

A woman with the stick
Anita's field visit in Blinaja-National Park. Photo credit: Ergin Hajredini, National Forestry Officer-Sustainable forest management in FAO Prishtina.

Q. Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre cette initiative en tant que Volontaire des Nations Unies ?

A. Mon désir d’apprendre et d’acquérir de l’expérience en matière de développement. J’ai entendu dire que la FAO recherchait une volontaire handicapée et j’ai immédiatement postulé. Aujourd’hui, je favorise l’inclusion et l’intégration de la dimension de genre, je contribue à des initiatives importantes, je rencontre de nouvelles personnes et j’apprends tous les jours.

Q. Quel est votre parcours professionnel ?

A. J’ai travaillé pour l’organisation non gouvernementale HANDIKOS, qui aide les enfants et les adultes handicapés victimes de violences domestiques. J’ai également travaillé comme coordinatrice des Volontaires pour la municipalité de Prishtina avec l’aide de l’ICK-Innovation Centre Kosovo, où j’ai coordonné les volontaires fournissant des technologies d’assistance et dispensant des formations à un groupe de femmes handicapées.

Q. En quoi consiste votre travail quotidien à la FAO ?

A. Nous mettons en œuvre des innovations et des technologies appliquées à l’environnement dans le domaine de la foresterie et de l’agriculture, en mettant l’accent sur des solutions équilibrées et inclusives pour les femmes. J’aide également l’équipe en assurant la coordination avec les parties prenantes et en effectuant des tâches administratives et des traductions dans trois langues : anglais-albanais-serbe.

 

A woman with her colleagues
Two days retreat on finalizing draft administrative instruction on the legal use of non-wood forest products in Vermice-Prizren, Anita's selfie with Sabiha Shal, Local Legal Specialist in FAO Prishtina, and Ergin Hajredini, National Forestry Officer-Sustainable forest management.

Q. Votre travail a-t-il un impact sur la communauté locale ?

A. Le volontariat permet d’avoir une incidence positive sur la vie d’autrui, même de la manière la plus simple. Tout acte de service bien accompli peut renforcer le respect et la confiance entre les partenaires, ce qui est important pour renforcer nos communautés.

Q. Quelle a été votre tâche la plus mémorable ?

A. Participer nombreux ateliers où des discussions participatives ont eu lieu avec le gouvernement et les parties prenantes a été quelque chose de très stimulant, et en même temps passionnant, pour moi. Lors de ces réunions, j’ai apporté ma contribution et j’ai mené à bien les tâches qui m’ont été confiées. J’ai également réussi à négocier et à acheter six voitures pick-up pour la contrepartie du projet. Je me suis occupée de l’ensemble du processus, de la réception des offres aux entretiens avec les responsables et au choix des voitures. J’apprécie vraiment l’opportunité que mon superviseur m’a donnée.

A woman with the man at the white car
UN Volunteer Anita Shabani and Naser Krasniqi, Team leader in FAO Prishtina, during the event of handover of the field equipment to Kosovo forest agency in Blinaja National Park. Photo credit: Ardiana Hamiti, Administrative assistant in FAO Prishtina.

Q. Quels sont les autres aspects de votre travail avec la communauté ?

Anita : Nous travaillons avec les enseignants et les chefs religieux et communautaires pour éliminer la discrimination à l’égard des filles et des femmes. Pour un engagement plus large dans le secteur forestier, notre objectif est de renforcer la voix des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la conduite des affaires publiques. Nous voulons qu’ils participent aux économies, aux sociétés et aux décisions locales, notamment par l’intermédiaire des organisations de jeunes.

Q. Pourquoi la composante « genre » est-elle si importante, à votre avis ?

Anita : L’inégalité entre les sexes recoupe d’autres formes d’exclusion. De nombreuses femmes et filles continuent d’être privées de leurs droits, de leurs ressources et de leur voix. Pour promouvoir l’avancement des femmes et des filles, il faut travailler avec les garçons et les hommes également, afin de favoriser la compréhension des droits et de l’égalité dans la société.

Q. Quelle est la principale leçon personnelle que vous avez tirée de votre expérience de volontariat ?

A. Mon expérience de volontaire à la FAO montre que je peux m’entendre avec les autres, m’engager et tenir mes engagements, et que j’ai les attitudes et les compétences que les employeurs recherchent chez un employé potentiel. Malgré mon handicap, mon sexe ou mes origines, je sais que je suis un atout pour aider le monde. Et nous sommes plus forts ensemble.


*Les références au Kosovo s’entendent dans le contexte de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations Unies (1999).