Sévaré, région de Mopti, Mali, 7 mai 2019. Le thermomètre affiche 43 degrés. Sous une tente où se reposent une dizaine de femmes et d’enfants, s’éveille un nouveau-né, enveloppé dans un pagne, sur une natte aux côtés de sa mère. Le nourrisson est né la veille et sera nommé sept jours plus tard, selon la coutume. Un peu plus loin, des enfants pilent la nourriture avec énergie.
Mariagiovanna Costa, Volontaire des Nations Unies de nationalité italienne, en service au sous-bureau du Programme Alimentaire Mondial (PAM) de la région de Mopti, rend visite aux familles de déplacés internes du camp baptisé « CAN 2002 Socoura », du nom de l’ancien stade d’entrainement des joueurs de football de la Coupe d’Afrique des Nations.
Une crise alimentaire touche actuellement la région de Mopti, et plus largement le Mali, en raison de la sécheresse et du conflit, qui a déplacé dans l’ensemble des régions du Mali, plus de 99 000 personnes. Dans la région de Mopti, près de 180 000 personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire et plus de 46 000 personnes sont déplacées internes.
Victimes des attaques armées dans le centre du pays, parmi lesquelles l’attaque à Ogossagou du 23 mars 2019, de plus en plus de familles venant principalement des villages de Bankass et Djenne ont dû quitter leur maison pour trouver refuge et sécurité à Mopti chef-lieu et Socoura.
En avril 2019, les autorités maliennes, à travers la Direction Régionale du Développement Social et de l’Economie Solidaire, ont ouvert le camp CAN 2002 à Socoura, où 89 ménages de déplacés internes, dont plus de 200 enfants, auxquels le PAM porte assistance alimentaire, ont trouvé accueil. Leur séjour dans le camp est temporaire mais leur retour au village est incertain.
Mariagiovanna, en sa qualité de Chargée de programme Nutrition et Assistance Saisonnière aux Vulnérables (ASV), s’occupe, pour le Sous-bureau du PAM Mopti, de la coordination régionale de l’assistance alimentaire d’urgence à travers les distributions de vivres et de coupons auprès des personnes vulnérables, la prévention de la malnutrition et le traitement de la malnutrition aigüe modérée en collaboration avec les autorités locales, les agences des Nations Unies et les Organisations non gouvernementales partenaires.
Le programme VNU, à travers le déploiement de Volontaires qualifiés, vient directement en aide aux personnes les plus vulnérables, et les Volontaires sont les premiers acteurs, au sein des communautés, de la réponse à la crise humanitaire.