Charlotte German lors d’un événement visant à promouvoir l’égalité des sexes en Indonésie.
Charlotte German lors d’un événement visant à promouvoir l’égalité des sexes en Indonésie.

Travailler à la prise en compte des questions de genre et à la réalisation des objectifs de développement durable

Charlotte German, Volontaire des Nations Unies responsable des questions de genre et du financement du développement, a travaillé pendant deux ans au sein du Laboratoire de financement innovant (Labo) du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Indonésie. Le Labo vise à combler le déficit de financement et à atteindre les objectifs de développement durable (ODD), tout en se concentrant sur des priorités de développement nationales. Le Labo a pour ambition d’être une plateforme financière innovante de premier plan qui coopère étroitement avec le gouvernement et toutes les parties prenantes, internationales et nationales, pour partager les connaissances et l’expertise afin de présenter les meilleures pratiques au niveau mondial.

Le PNUD a pour principal mandat d’éradiquer la pauvreté et de réduire les inégalités grâce au développement durable. Le travail de Charlotte repose sur ces deux mandats, qu’elle examine à travers le prisme des questions de genre. Elle travaille sur l’intégration de la dimension de genre et sur le financement climatique prenant en compte les questions de genre dans le cadre de l’axe de travail consacré au financement du développement durable.  

Le PNUD s’engage à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes à travers ses programmes, projets et politiques. Dans nos efforts destinés à exploiter des solutions innovantes en faveur du développement durable, nous ne pouvons pas laisser les femmes, leurs capacités et leurs connaissances de côté, car toutes les ressources disponibles sont nécessaires pour réaliser le programme de développement durable à l’horizon 2030. --Muhammad Didi Hardiana, chef du Laboratoire de financement innovant du PNUD Indonésie et superviseur de Charlotte

Le changement climatique n’est pas neutre du point de vue du genre, mais tend plutôt à renforcer les inégalités existantes. C’est pourquoi une analyse des disparités entre les sexes est d’une grande importance lors de la planification et de la mise en œuvre de projets d’atténuation des changements climatiques et d’adaptation à ceux-ci. --Charlotte German

« Les femmes ont tendance à être plus dépendantes des ressources naturelles pour leur subsistance, et à être responsables de l’approvisionnement en eau et en nourriture du foyer », explique Charlotte. « De nombreuses femmes, en particulier dans les zones rurales, travaillent dans l’agriculture ou l’agroforesterie, ce qui leur donne une compréhension profonde et unique de la nature et des écosystèmes, un élément crucial pour les activités d’atténuation du changement climatique. Il ne peut y avoir de justice climatique sans égalité des sexes et il ne peut y avoir d’égalité des sexes sans justice climatique. »  

Afin de promouvoir cette pratique, l’équipe de Charlotte appuie la mise en œuvre du co-marquage dans le système national de planification et de budgétisation KRISNA, où les réalisations du gouvernement peuvent porter un marquage indiquant la prise en compte du climat et des questions de genre. En veillant à ce que plusieurs ministères mettent en œuvre des pratiques de planification et de budgétisation tenant compte de la dimension de genre, la question de l’égalité des sexes devient plus centrale et plus difficile à ignorer.  

En 2021, des orientations techniques ont été élaborées sur la budgétisation climatique tenant compte des questions de genre en vue de dispenser des conseils étape par étape sur la manière de mettre en œuvre le marquage des programmes de lutte contre le changement climatique tenant compte des questions de genre dans le système national de planification et de budgétisation.

Ces orientations fournissent aux ministères des méthodes pour effectuer une analyse des disparités entre les sexes à l’aide de la procédure d’analyse des questions de genre et de l’établissement d’une déclaration budgétaire sensible au genre. En outre, les orientations techniques soulignent la corrélation entre le changement climatique et l’égalité des sexes et la façon dont un double avantage peut être obtenu en utilisant une approche intégrée de la budgétisation et de la planification.  

Au départ, la mission de Charlotte était clairement axée sur les questions de genre. En juin 2022, lorsque sa mission a pris fin après deux ans de service, elle avait également beaucoup travaillé sur le financement climatique et les solutions financières innovantes. Elle estime que la mission a pleinement rempli son objectif en lui offrant non seulement une expérience pratique dans son domaine d’intérêt, mais en lui donnant également l’occasion d’explorer d’autres domaines thématiques et d’évoluer sur le plan professionnel.   

Un vif intérêt pour l’égalité des sexes et les droits des femmes a poussé Charlotte à effectuer une licence en études sur le genre et un master en développement international. En parallèle, elle a effectué plusieurs stages liés à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles et à la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs.

Alors qu’elle rédigeait son mémoire de maîtrise sur le genre et le développement, elle a entendu parler du programme des Volontaires des Nations Unies (VNU) par un ami. Tous deux ont interrompu leur séance de lecture intensive pour créer un profil sur la plate-forme du programme VNU.

Charlotte estimait que le volontariat aux sein des Nations Unies lui permettrait d’acquérir une expérience pratique dans son domaine d’intérêt, tout en lui servant de tremplin pour sa vie professionnelle.

Lorsqu’elle a appris qu’il y avait une ouverture pour une mission au sein du PNUD Indonésie, axée sur le financement climatique sensible au genre, elle a saisi cette chance. « Quand j’étais petite, ma mère me disait toujours : « Un jour, tu militeras pour les droits des femmes », confie-t-elle. « Ma mission dans le cadre du programme VNU m’a permis de le faire.»


Cet article a été traduit avec l’aimable soutien du Volontaire en ligne, Kathakali Das Bhaumik.